La Clef

La vie d'un jeune homme bascule après un coup de téléphone qui lui annonce la mort de son père, qu'il n'a pas connu. En acceptant de récupérer les cendres, il plonge sans le savoir dans une machination qui va tourner au cauchemar. Après Une affaire privée et Cette femme-là, Guillaume Nicloux ajoute un chapitre à sa saga sombre et désespérée. En salles en 2007, ce film noir profite d'une distribution alléchante (Guillaume Canet, Jean Rochefort, Marie Gillain, Vanessa Paradis, Thierry Lhermitte.). A découvrir avec ses suppléments.

Malgré l'amour qu'il porte à son épouse Audrey (Marie Gillain), Eric (Guillaume Canet), jeune cadre et enfant de la DDAS, ne se sent pas prêt à devenir père, ce qui n'est pas sans créer une tension dans le couple. Un jour, un étrange appel téléphonique lui apprend la mort de son père, qu'il n'a pas connu. En acceptant de récupérer les cendres, il se retrouve au cour d'une machination qui va tourner au cauchemar. Révélé en 1998 avec Le poulpe, le cinéaste surestimé Guillaume Nicloux bénéficie d'une cote d'amour assez notable chez les critiques français, séduits par son univers franchement glauque et ses personnages fracassés. Annoncé comme le dernier chapitre de la trilogie entamée en 2002 avec Une affaire privée et Cette femme-là, La clef, film sur la filiation, retrace la descente aux enfers d'un homme en apparence ordinaire, soudainement confronté à un passé extraordinaire et inquiétant. Sur les écrans fin 2007, le thriller se déroule parallèlement sur deux époques, mais de manière délibérément confuse. Il reprend les ingrédients des deux épisodes précédents (dont les deux personnages principaux incarnés par Thierry Lhermitte et Josiane Balasko), mais se démarque par un sens du mélodrame inédit. Grand créateur d'atmosphères, Nicloux n'a pas son pareil pour instaurer le malaise et faire basculer le réel dans le fantastique, le calme dans la violence. Mais le cinéaste prise un peu trop le défilé de gueules cassées et patibulaires, la laideur et le désespoir. Dommage également que le scénario, trop alambiqué, multiplie inutilement les pistes, au risque de désamorcer le suspense et d'égarer le spectateur. Interactivité : 4/5 S'il démarre un peu mollement, le commentaire audio du réalisateur devient plus intéressant ensuite, notamment grâce aux questions de la critique et réalisatrice Virginie Apiou, qui relance inlassablement le cinéaste. Le making of emmène sur le vif du tournage et fait la part belle aux impressions des comédiens. Des scènes coupées sans grande incidence figurent également au menu. Image et son : 5/5