The Olatunji concert

L'artiste (l'artiste MAJEUR s'entend), s'apparente au voleur de feu qui, tel Prométhée, dérobe au royaume des dieux le feu sacré pour apporter aux pauvres mortels l'incandescence absolue d'un monde sans limite. Dans ce concert de John Coltrane, quelques mois avant sa mort, la musique est à son paroxysme.

C'est dans un centre culturel de Harlem, voué à la culture africaine, et créé par le percussionniste Olatunji (figure du jazz new-yorkais, aux côtés de Dizzy Gillespie, Art Blakey, Max Roach...), que s'est déroulé ce concert de John Coltrane.
Nous sommes le 23 mars 1967 ; le saxophoniste mourra le 17 juillet. Entouré de Pharoah Sanders au saxophone, Alice Coltrane au piano, Jimmy Garrison à la basse, Rashied Ali à la batterie (et avec le renfort de percussions) il donne deux improvisations torrides (dont une sur le rituel My Favorite Things), faisant exploser les cadres rythmiques, harmoniques et mélodiques, pour toucher du doigt l'inaccessible, le Graal, l'impossible : cet enregistrement est un document, la trace d'un instant unique ; on n'en revient pas indemne.